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Solitude, délicatesse, plaisir entremêlés

Le titre "Comment apprendre à s'aimer" m'a laissée perplexe lorsque je l'ai découvert dans la vitrine de l'une de mes librairies de quartier. En lettres noires et épaisses, il se détache de la photo de couverture : une jeune femme dont on ne voit que le bas du visage, protégé par ses mains recroquevillées, elles-mêmes à moitié couvertes par les manches d'un pull de grosse laine. Ce titre pourrait être celui d'un manuel de développement personnel à la mode : c'est celui d'un roman. Après avoir vu ce livre mis en valeur dans une autre petite librairie de quartier que j'apprécie, je me suis dis que ce roman de Yukiko Motoya méritait a priori toute ma curiosité.

La quatrième de couverture indique que l'histoire est celle de Linde, une femme racontée à travers six moments de sa vie, entre ses 16 ans et ses 63 ans. Cette adolescente, puis cette femme, qui laisse beaucoup de place à ceux qui l'entourent et peu pour elle-même, recherche la personne avec laquelle elle pourra véritablement partager le goût des choses simples, l'envie d'être ensemble et de se retrouver autour des mêmes admirations. Yukiko Motoya nous montre cette envie qui bouillonne au cœur de Linde et qui ne parvient pas à se déployer paisiblement hors de sa jolie personne. Comment apprendre à s'aimer nous montre le caractère délicat et timide de Linde au fil du temps et des rencontres, et représente avec justesse et empathie les tentatives de cette femme pour exister auprès des autres – à défaut de pouvoir exister avec les autres.



Les délibérations intérieures de Linde

Le mari de Linde

Les plaisirs de Linde



Les délibérations intérieures de Linde

Linde a 16 ans. Elle a retrouvé ses amies Katarina et Momo pour une partie de bowling et a l'esprit préoccupé. Tout d'abord, elle a l'impression d'avoir des pieds de tailles différentes, et n'ose pas demander à l'employé une taille 23 pour l'un, une taille 22 et demi pour l'autre. Ensuite et surtout, Nikki, une camarade de classe extravertie et joyeuse, l'a invitée à déjeuner avec sa bande, et Linde n'ose pas le dire à ses deux amies. Tout en pensant à ses chaussures de bowling et au fait que Katarina et Momo l'attendent piste 16, elle tourne et retourne dans sa tête la question de l'invitation de Nikki :


Katarina et Momo étaient plutôt discrètes au lycée, mais c'était des filles bien, très gentilles. […] Pareilles à un ruisseau inconnu où coulerait une eau radicalement différente de celle de Nikki et ses amies, qui riaient toujours gaiement à gorge déployée, elles mangeaient leur bento en silence, toutes les trois.

Vue d'en haut, la salle de classe ressemblait peut-être à une carte du monde. Elles, elles étaient trois îlots solitaires qui flottaient discrètement sur l'eau juste à côté d'un vaste continent. (p. 8-9)


Linde laisse vagabonder son esprit. Elle imagine ce vaste continent apparemment si difficile à aborder, elle pense que Katarina a arrêté le handball bien qu'elle adore ça, elle se demande comment entamer une vraie conversation avec Momo, qui paraît si timide. Elle réalise que Katarina propose toujours, à chacun de leur rendez-vous, qu'elles se racontent, toutes les trois, leurs rêves. Et elle peste intérieurement de ne pas réussir à faire tomber les quilles au bout de la piste de bowling. Or voilà que l'employé s'est trompé au moment de leur inscription, et il a enregistré sur l'écran de la piste 16 un quatrième participant. Linde lance sa boule à la place de ce joueur anonyme :


Dans le même état d'esprit que si elle s'entraînait, Linde s'attacha cette fois-ci à penser à une seule chose, calmement lancer la boule le plus près possible du parquet, en douceur. Et alors, […] comme téléguidée, la boule renversa proprement les dix quilles. À croire que quelqu'un, à son insu, avait creusé une piste à la largeur de la boule, en ligne droite. (p. 17)


Cette réussite simplifie tout. Linde parle de Nikki à Katarina et Momo, qui acceptent sans difficulté l'absence de leur amie au prochain déjeuner au lycée. Linde trouve même le courage de leur demander, "en s'attachant à garder un ton désinvolte" (p. 20) malgré tout, si ça les intéresse, le sexe. Et puis au bout du compte, après tous ces petits bouleversements intérieurs survenus en l'espace d'une soirée entre copines : "elle comprit clairement qu'elle n'appréciait en rien les deux filles derrière elle" (p. 29-30).


Est-ce là un tournant dans la vie de Linde ? Quarante-sept ans plus tard, elle tourne et retourne encore dans sa tête des scénarios, cette fois pour faire croire au livreur qu'elle a une vie très remplie, qu'elle est une femme encore très active, et qu'il doit s'adapter à son emploi du temps pour venir lui apporter un colis. Elle songe d'abord à lui répondre le plus désagréablement possible, puis imagine un début de réconciliation :


Avait-elle le temps de s'acheter de quoi dîner ? Elle s'arrêta, rajusta le sac sur son épaule et, tout en sortant son portefeuille, se demanda quelle excuse elle trouverait si le livreur lui disait qu'il attendait devant chez elle. Moi aussi, je suis tout près… mais la couture nous a pris du temps… Ensuite, elle dirait d'un ton vraiment navré, j'arrive tout de suite. Vous voulez bien m'attendre dans l'escalier de secours, à l'intérieur ? C'est à l'abri du vent, vous n'aurez pas froid. (p. 148)


Linde passe faire une course chez le boucher. Sitôt sortie de la boutique, son imagination reprend de plus belle et bâtit tout un dialogue entre le livreur et elle :


Je vous ai dit qu'il y a une recette dans le colis, n'est-ce pas ? Oui. Eh bien… c'est un mensonge. Dedans, il n'y a qu'une vinaigrette à l'oignon envoyée par ma mère âgée de quatre-vingt-cinq ans ! Vous êtes fâché ? demanderait Linde, et le livreur répondrait, non, pas du tout. Son ton était égal, il semblait vraiment ne pas lui en vouloir. Linde, soulagée, lui avoua que l'histoire de son amie qui customisait des vêtements aussi, c'était un mensonge, et le livreur rit, ce sont des choses qui arrivent. (p. 150)


Puis c'est soudain plus qu'une réconciliation avec le livreur. C'est de la complicité et même de l'amitié :


Ça arrive, une toute petite déviation par rapport à ce qui était prévu. Linde approuva, oui, c'est vrai, ça arrive souvent. À un moment, on relève la tête et on se dit, mais qu'est-ce que je fais là, on est surpris. Alors qu'on voulait juste avoir un petit aperçu du paysage de ce côté-ci. Oui, ça arrive, c'est vrai. […] Elle avait vraiment l'impression de contempler un feu de cheminée côte à côte avec un ami de confiance, une couverture pour deux sur les genoux. (p. 151)


Cependant, pour Linde, l'issue est moins heureuse que lorsqu'elle avait 16 ans. Son imagination bâtit pour elle ce que la vie ne lui a pas permis de connaître : l'entente à demi-mot, la rencontre heureuse entre deux personnes et deux sensibilités, le dialogue apaisé qui se poursuit avec bonheur. La conversation imaginaire avec le livreur se termine brutalement :


Dites, vous êtes en train de boire un café ? demanda Linde. Oui. Vous prenez votre temps ? Oui, je prends mon temps. Alors, ce n'est plus la peine que je me dépêche de rentrer ? demanda-t-elle timidement, et le livreur répondit, non, ce n'est pas le peine.

Ce n'est plus la peine de vous précipiter pour ouvrir une porte derrière laquelle il n'y a personne. (p. 151)



Le mari de Linde


En vacances avec son compagnon, Linde, 28 ans, a prévu une jolie robe pour leur dernier dîner avant le voyage de retour. Mais la robe est restée longtemps dans la valise, elle a besoin d'un bon coup de fer à repasser pour éliminer tous les faux plis. Ce petit fait de la vie quotidienne devient rapidement l'occasion d'un conflit et une nouvelle source de ressentiment. Le compagnon de Linde se vexe que celle-ci rechigne à aller dans un simple diner. Elle le rassure, et il n'a bientôt qu'une chose en tête : qu'elle respecte l'heure de départ qu'il a fixée. Linde voudrait détendre l'atmosphère et le faire participer à ses préparatifs, en discutant avec lui tandis qu'elle se maquille dans la salle de bains, en proposant de lui mettre un peu d'huile pour cheveux secs, en plaisantant sur le fait qu'il n'y a pas de fer à repasser dans la chambre d'hôtel. Elle s'apprête à appeler la réception pour demander un fer, bien qu'elle se débrouille très mal en anglais. Il sort alors soudain de son demi-sommeil et décide de s'en occuper :


Devant le miroir de la salle de bains, Linde s'apprêtait à enfiler le serre-tête à motifs marbrés acheté la veille dans un magasin de souvenirs quand l'anglais pur de son compagnon, à l'élocution un peu traînante, lui parvint aux oreilles. Une voix solide, qui offrait la promesse d'un homme sur qui on pouvait compter. En l'écoutant, Linde eut le sentiment d'avoir réagi avec puérilité, la honte l'envahit progressivement. Alors qu'il n'avait pas répondu simplement parce qu'il s'était assoupi, tout de suite, aller s'imaginer qu'il l'avait ignorée. (p. 39)


Mais les tensions continuent de s'accumuler et il ne reste bientôt que cinq minutes avant l'heure prévue pour le départ… Il décide donc de partir seul, et laisse à Linde l'adresse du restaurant pour qu'elle le rejoindre plus tard en taxi. Les récriminations se bousculent dans l'esprit de Linde. Elle qui voulait simplement se faire belle pour leur dernière soirée, éprouve soudain une aversion violente pour son compagnon :


Parfois, elle flirtait avec l'illusion qu'ils avaient toujours été ennemis, qu'ils se querellaient depuis avant leur naissance. Comme tout à l'heure. Devant lui qui, consterné, la regardait d'un air méprisant, elle s'était surprise à espérer qu'une planche de surf fracasse la fenêtre et le percute, cela lui avait fait un choc. (p. 44)


Pourtant, leur rencontre avait fait naître un espoir immense chez Linde, celui de devenir une autre. Elle qui considère que les spécificités de son caractère sont des défauts qui méritent d'être corrigés, a cru trouver en cet homme si différent d'elle-même un antidote à sa propre personne :


Jusque-là, elle avait toujours eu un mal fou à renoncer ; quelque que soit le domaine, elle ne pouvait se résoudre à abandonner en cours de route. Le livre qu'elle lisait pouvait être totalement insipide, le film qu'elle avait commencé à regarder terriblement barbant, elle s'accrochait jusqu'à la fin, pleine d'espoir, peut-être cette expérience allait-elle combler un vide en elle. Parce qu'elle craignait toujours de regretter, de se reprocher d'avoir laissé tomber. Mais […] il lui semblait avoir découvert une nouvelle Linde. Ce qui l'effrayait était vraiment insignifiant, avait-elle songé. Depuis qu'elle sortait avec lui, elle réussissait pour la première fois à adopter de nouveaux comportements. Maintenant, si elle s'ennuyait, elle était capable de prendre son courage à deux mains et, même seule, de quitter la salle de cinéma. (p. 54-55)


Le désamour que Linde éprouve pour elle-même va plus loin. Ce dernier soir de voyage, elle voulait bien s'habiller, mais pas seulement pour le plaisir d'enfiler sa jolie robe, de se maquiller et de se coiffer avec soin. Elle s'était dit qu'il allait la demander en mariage. Et ils se marieront, alors que Linde est au fond convaincue que "vivre avec un homme pareil était impossible", et qu'elle a bien conscience du désastre qu'une telle union représenterait pour elle : "lorsqu'elle imaginait leur avenir commun, elle se voyait immanquablement passer sa vie à trembler, à l'affût de ses réactions" (p. 52). Linde sait renoncer, mais elle se trompe de cible : elle renonce à ses propres convictions plutôt qu'à un homme qui n'est pas fait pour elle.


Linde ne quittera cet homme qu'après plusieurs années de mariage. Elle connaît son compagnon, mais comme les emportements de celui-ci et sa mauvaise humeur lui paraissent, selon ses propres mots, inconcevables, elle est incapable de s'en détacher. En fait, elle ne parvient pas à se détacher de ce dont elle espère encore. Et comme les défauts de son compagnon, ainsi que la tristesse qu'il suscite en elle, ne parviennent pas à son esprit comme une réalité tangible, elle continue d'espérer que, un jour, il changera. Sa propre personne ne constitue pas un repère assez solide, puisque Linde considère qu'elle est pleine de défauts, qu'elle mérite d'être rénovée de fond en comble, et que l'homme qui s'intéresse à elle fait honneur à sa capacité de devenir une autre.


Yukiko Motoya interroge, à travers ce personnage de femme, les conditions du partage heureux entre un homme et une femme, et entre deux êtres humains, plus généralement : Linde s'efface tellement devant le besoin qu'elle a des autres qu'elle ouvre à ces derniers un espace immense où déployer leurs propres caprices à ses dépens.



Les plaisirs de Linde


Suffit-il à Linde d'enfiler sa jolie robe fraîchement repassée pour que le plaisir d'être belle existe, ou bien faut-il que le regard de l'homme qui partage sa vie actualise pleinement ce plaisir ? Ce personnage nous invite à poser une question, celle de savoir si le plaisir, les petits plaisirs de la vie, peuvent être, ou même doivent être, savourés individuellement.


Linde part du mauvais pied car elle se fait belle en l'honneur d'un événement qui n'a pas encore eu lieu : la demande en mariage. Quelques années plus tard, elle accompagne Joe acheter des décorations de Noël en vue du dîner commun de l'association à laquelle ils appartiennent tous les deux. Les amis de Linde trouvent qu'ils vont très bien ensemble, et ne cessent de titiller Linde à ce sujet. Joe a été chargé de la décoration du sapin mais il se perd dans des listes de produits qu'il a regardés, analysés, sans pouvoir se décider à acheter quoi que ce soit. Il s'avère que Linde, plus que cet artiste, a la fibre créatrice. Elle a aussi le sens de l'action. Elle va donc prendre l'initiative, faire des propositions. Joe sort alors un carnet qu'il a commencé à remplir lors d'une première visite au magasin de bricolage.


"J'étais déjà complètement perdu rien qu'avec les guirlandes électriques, mais il y a aussi des boules, et puis de la neige en coton… et même des étoiles à planter au sommet de l'arbre. Bref, un choix impressionnant… Une telle variété est-elle vraiment nécessaire ? […]

– Vous n'avez encore rien acheté ?

– Non, je me suis dit que sans avoir vu l'arbre… j'ai remis en rayon tout ce que j'avais déposé dans mon panier." […]

Linde secoua la tête. Il lui semblait avoir trouvé le truc pour discuter sereinement avec Joe. Il suffisait de penser que c'était un enfant dans un corps d'adulte. (p. 87-89)


Partis ensemble au magasin de bricolage, Linde contribue, seule, à faire du moment de l'achat des décorations de Noël un moment joyeux. Joe manifeste un incroyable sérieux : il est consterné d'avoir oublié où se trouve le rayon des décorations de Noël, il note sur son carnet tout ce qu'il achète, et même les détails indiqués au dos de l'emballage du produit, il est complètement absorbé par une tâche dont il fait un pensum, et se montre incapable de participer à la bonne humeur de Linde. Sur le chemin du retour, celle-ci lance et relance la conversation, lui pose des questions. Joe, pourtant attiré par cette femme, répond mais ne fait aucun pas vers elle. Au terme de leur expédition, Linde fait ce bilan amer :


Il ne lui posa pratiquement aucune question, mais désormais il était comme les autres, ce n'était pas quelqu'un avec qui elle avait envie d'être du fond du cœur, Linde le savait, et elle se sentait capable de supporter la douleur dans sa poitrine. Voilà, je l'avais bien dit. J'en ai ma claque des hommes. Plus jamais ça. À l'arrêt de la gare, les passagers descendirent en dépliant leurs parapluies de toutes les couleurs, et ils eurent le bus pour eux seuls. Linde, qui avait écouté par complaisance les soucis de Joe en matière d'autorité parentale, mit un terme à la conversation et alla s'asseoir tout au fond du bus, contre la fenêtre. Joe prit place trois rangs vers l'avant, côté fenêtre. Elle n'en souffrit pas. Parce que c'était bien plus simple ainsi. (p. 104-105)


Pendant le dîner, elle participe à la joie de tous, mais garde ses distances avec Joe. Elle rit mais ne lui accorde aucun regard quand il fait une petite plaisanterie sur elle : "Elle n'avait pas pris de l'âge pour rien. Tout en songeant que ça commençait à bien faire, de placer des espoirs futiles en quelqu'un" (p. 110-111).


Ne pas "placer des espoirs futiles en quelqu'un" : cela suffit-il ? Le plaisir que Linde éprouve à partager ce dîner de Noël en agréable compagnie, est-ce le seul plaisir qui est accessible à cette femme habituée à prendre les autres pour critère de son propre comportement ? C'est à 63 ans, seize ans plus tard, qu'elle va faire une expérience décisive. Après avoir imaginé que le livreur était son âme sœur, elle rentre lentement chez elle. Sur le chemin du retour, elle croise un chat dans une ruelle qu'elle n'avait encore jamais empruntée. Elle lui offre un peu de la salade de macaronis qu'elle vient d'acheter, le chat se frotte contre ses jambes, et Linde a tout le temps pour rentrer puisqu'aucun livreur idéal ne justifie qu'elle presse le pas. Elle se dit alors : "Si j'arrivais à penser que c'est le bonheur de découvrir ainsi une petite rue inconnue, je n'aurais peut-être besoin de rien de plus, hein ?" (p. 151)


Je ne mentionne que quelques scènes du roman, qui en contient bien d'autres, tout aussi justes dans les dialogues que dans l'évocation des sentiments de Linde, et à travers lesquelles ce personnage prend davantage d'épaisseur encore. Yukiko Motoya parvient à nous le faire aimer, tout en le rendant exemplaire. Linde représente la difficulté qu'une femme incertaine d'elle-même éprouve à affirmer son existence particulière dans un monde qui ne l'accueille pas à bras ouverts. Elle représente aussi une double issue à ce petit drame existentiel : assumer que des rencontres, des sensations, quand bien même elles paraissent dérisoires vues de l'extérieur, puissent nous procurer un plaisir véritable ; reconnaître que ce plaisir peut advenir indépendamment du partage avec un autre et qu'il est, plus encore, la condition d'un partage à venir.



Yukiko Motoya, Comment apprendre à s'aimer, Roman traduit du japonais par Myriam Dartois-Ako, Arles, Éditions Philippe Picquier, 2016, 151 p.

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